Education permanente
S’approprier
ou se réapproprier
la parole
Nos activités d’éducation permanente visent en premier ordre l’émancipation des publics auxquels elles sont destinées afin qu’ils puissent exercer pleinement leur citoyenneté. Cette dernière passe par un ensemble de capacités : faire des choix, les exprimer, les communiquer et les défendre, poser un regard critique sur la société, débattre et dialoguer, revendiquer, rendre sa cause visible, militer, questionner le sens, s’associer et construire une vision commune, se révolter contre l’injuste et coopérer pour agir…
Philosophie
Nous visons des publics particulièrement fragiles et exclus de la vie publique et citoyenne (seniors en maisons de repos, réfugiés, femmes victimes de violence, jeunes issus de l’immigration, …). De par leur situation, ces groupes sociaux ne se sentent pas nécessairement légitimes à s’exprimer car, soit ils n’en ont pas la possibilité, soit ils n’en ont pas les outils, soit ils n’en n’ont pas l’espace.
Pour participer à la vie publique comme citoyen actif, la réappropriation de la parole et de l’expression au sens large sont essentielles. Cette réappropriation permet également d’acquérir de la confiance en soi et en ses capacités afin de pouvoir décider de son sort, de s’élever contre les injustices et d’ y faire face en autonomie ou, simplement, de pouvoir (re)prendre sa vie en main. Cela permet à terme de s’émanciper et de participer à l’avenir et la citoyenneté.
L’approche qui est mise en œuvre engage des processus de co-construction de savoirs sociaux critiques. Elle se base sur un partage collectif d’expériences singulières et, de celles-ci, émergent des savoirs communs. L’expression personnelle initiale d’un vécu partagé peut être à l’origine d’une prise de conscience collective d’une situation d’injustice individuelle et sociétale qui peut, à son tour, mobiliser une action collective de changement social.
Cette démarche est mise en œuvre par la création d’un espace ouvert et bienveillant d’expérimentation personnelle et collective. Les ateliers offrent des espaces d’expression sécurisés et équitables dans lesquels les intervenants valorisent les compétences acquises antérieurement et le partage des savoirs réciproques. Cela permet de tisser des liens de solidarité entre les participants et de trouver collectivement des solutions pérennes aux problématiques qui les touchent dans l’optique qu’ils puissent assumer une responsabilité sociale et la défense de leurs intérêts.
Démarche
Pour des personnes fragilisées, l’émancipation passe par une réappropriation de la parole (seniors réfugiés, jeunes) et du corps (femmes victimes de violence) ou encore l’acquisition de moyens d’expression (seniors, personnes réfugiées). Les ateliers artistiques permettent aussi d’acquérir des compétences sociales, de prendre confiance en les autres, de collaboration mutuelle, de respect et d’écoute, et de se structurer dans l’espace et dans le temps dans un environnement sécurisé et bienveillant. Or ces compétences sont indispensables à l’exercice de la citoyenneté active, qu’elle soit individuelle ou collective.
L’outil : L’art comme moyen
L’approche choisie par Orfeo pour rencontrer ces objectifs est le médium artistique. Au-delà de la production d’un résultat, le but poursuivi est le processus engagé : l’art est donc abordé comme moyen d’émancipation et non uniquement en raison de sa finalité. L’art permet d’explorer sa créativité et autorise une multiplicité d’expressions : il peut faire passer de nombreuses émotions et exprimer un ressenti sans passer par la verbalisation, potentiel vecteur de blocages.
Le processus
Orfeo développe des partenariats avec des lieux qui hébergent ou accueillent des publics spécifiques (SAMU social, Fedasil petit Château, Centre d’accueil Chèvrefeuille pour femmes victimes de violence, Centre d’accueil Escale pour femmes victimes de violence, maisons de jeunes, maisons de repos). Dans le cadre d’un dialogue avec les résidents et l’équipe qui gère ces lieux, des demandes sont formulées. Par exemple, les ateliers d’expression corporelle ont vu le jour suite à une demande spécifique des femmes victimes de violence qui souhaitaient un lieu d’expression personnelle et de reconnexion à soi. C’est grâce au fait que l’intervenante Orfeo sur place était toujours la même qu’un lien de confiance s’est établi et que la demande à fait ensuite l’objet d’une collaboration et d’une demande d’appel à projet.
Quand le financement du projet est octroyé, une réunion est organisée avec le lieu d’accueil, l’artiste intervenant, l’équipe d’Orfeo en charge de l’éducation permanente (Lola Vandevelde et Monica Lucaccioni). Cette réunion vise à cerner les attentes, définir le cadre d’intervention, les objectifs, les indicateurs, les supports de communication, les relais pour mobiliser le public, le cadre financier et les modalités d’évaluation et de rapportage. Si la thématique ou la discipline artistique doit être définie en concertation avec les participants, une réflexion collective a lieu sur la façon de mener cette implication du public dans la cocréation de l’atelier. Dans ce cas, l’artiste intervient en aval dans le processus mais est également impliqué dans la réflexion méthodologique au regard du processus d’éducation permanente.
Un des atouts d’Orfeo très apprécié par les partenaires est de pouvoir s’adapter aux contraintes organisationnelles des lieux d’accueil, fréquemment en sous-effectifs, en n’imposant pas un cadre rigide de collaboration. C’est une condition indispensable pour que de tels projets soient réalisables dans des environnements complexes avec des réalités changeantes. Le partenaire lieu d’accueil relaie l’information auprès des personnes potentiellement intéressées, le cas échéant avec des supports de communication fournis par Orfeo. Le public est toujours libre de choisir de participer au projet ou non.
Quelques projets
Promotion de la Citoyenneté et de l’Interculturalité (PCI)
Le projet Promotion Citoyenneté Interculturalité vise à l’expression par le slam et à la rencontre intergénérationnelle. D’une part, les seniors des maisons des repos Malibran et du centre de soins du IIIe millénaire et les enfants de l’école sans souci (5e et 6e primaire) et d’autre part une rencontre intergénérationnelle entre femmes au sein du quartier Akarova. Ces différents groupes se rencontrent dans une rencontre bienveillante et chaleureuse. La clé est l’expression de son identité et l’écoute de l’identité de l’autre afin de démonter les préjugés .
Le medium en est l’expression par le slam sur soi son identité, sa culture, le racisme, la discrimination, les différences, l’acceptation de l’autre.
Ce projet est labellisé pour 3 ans.
Museum Night Fever 2023 (MNF)
Et parallèlement, une exposition documentaire intitulée : “My Dream Home” de NessaNess Record , une installation collective Upsilȯv intitulée “Fil(s) Rouge(s)” et “Notre Village”à la Villa Empain – Fondation Boghossian.
Lors de la soirée dernière du 21 octobre célébrant le Museum Night Fever 2023, nous avons coorganisé au Musée Belge de la Franc-Maçonnerie un concert rock-pop du groupe Nessuno
Ainsi que les magnifiques performances du groupe de danse organic’art avec Ninon Robin Sandra Vanoverberghe Claudia Nunes Meert Caroline et Sarah Kaerts qui ont enchanté le public.